Ascension Initiatique





Quand, par la porte de l’Est, le pèlerin commence son ascension, il va vivre symboliquement, selon son état spirituel et ses croyances, une multitude d’états. En elle-même, l’ascension est celle des nombreuses existences qui vit chaque être, et dont il peut percevoir l’analogie durant le parcours des 2.500 mètres de galeries.




Les contes sur les vies antérieures du Bouddha sont là pour lui rappeler qu’avant la libération ultime, l’être est appelé à tourner longtemps dans le cycle apparent des morts et des renaissances. Le sommet du stupa est un point. Ce point est aussi un axe. Il est le centre en élévation autour duquel se développe la montagne Cosmique.



Traditionnellement, on tourne de droite à gauche autour de son axe. Cet axe est aussi un pilier, il soutient le ciel. Image qui annule l’espace-temps et le résout en un infini présent.




Le long de l’axe ou de la montagne s’étagent les mondes de la connaissance, c'est-à-dire les états de l’être ou les états de conscience. Cette ascension est aussi une projection. Et c’est là qu’intervient la dynamique ascensionnelle du monument. L’ultime stupa est un pôle, un centre à la fois visible et invisible, le point d’attraction. Par le rite, par la foi, par les symboles, par le lieu, par la puissance du ciel, le pèlerin est attiré, élevé comme s’élève la flèche du stupa qui traverse le ciel, les mondes et l’infini. Tout à coup, la réalité s’ouvre.


Au sommet de cette puissante masse qui s’étage au-dessous de lui, l’illimité apparaît. Rien n’a commencé et rien n’est jamais fini. L’unité de toutes choses se résout dans ce point ultime qui, à son tour, crée toute manifestation.




L’éternel symbole est là, mais ici devenu vivant, proprement magique, car c’est à la fois, l’intention et la fonction de ce lieu de faire vivre ou ressentir ce qui en serait autrement que conceptuel.